⁕ Drame, ⁕ Roman noir, ⁕ Thriller, ❤ Coup de cœur ❤

« Glen Affric » de Karine GIEBEL

Plon éditions – 768 pages – Broché –

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Coup de cœur et cœur en miettes

Depuis 2021 je n’avais pas relu de roman ou nouvelle de Karine Giebel (ce sera le 15ème). La semaine passée j’ai choisi « Glen Affric » à la bibliothèque… Pour ceux qui connaissent l’autrice, on sait tous comment finissent ses histoires! Je m’y attendais… mais à chaque fois c’est pareil, je ressort le cœur en miettes. En fait, j’ai toujours un espoir, même petit, et je me fais avoir à chaque fois!

Karine Giebel a une façon bien à elle pour nous épingler avec ses personnages. Dans ce titre c’est avec Léonard, jeune garçon de 16 ans, récupéré par Mona qui l’adoptera;  Elle l’a trouvé dans un fossé, il devait avoir 5 ans, un petit animal sauvage. Il lui restera des séquelles à vie des maltraitances subies avant sa découverte. Mona a un fils, Jorge, qui a été accusé d’un double meurtre avec viol, il clame son innocence, il est emprisonné depuis 16 ans. La peine retenue était de 22 ans. Les deux « frères » ne se connaissent pas. Léonard n’a jamais su que Jorge était incarcéré! À la sortie du centre pénitencier, la rencontre entre Léonard et Jorge sera une délivrance pour Mona. Ils vont essayer ensemble de reprendre une vie « normale ».

« Raconter? Aucun des pauvres mots qu’il connaît ne pourrait dire sa souffrance. Aucun mot, seulement cette brûlure qui consume son corps comme une herbe sèche.  Aucun mot, seulement ces larmes qui coulent sans discontinuer, ces sanglots qui viennent droit de son âme. Aucun mot. Seulement la peine et la honte… »

L’histoire de cette famille recomposée sera entrecoupée par celle d’Angélique : jeune femme qui après le décès de ses parents a atterri chez un oncle. Elle subit quotidiennement les humiliations, les viols, la soumission de ce cher parent!

« Parfois, c’est le soir qu’il vient. Parfois, le matin. Parfois, au beau milieu de la nuit. Quand bon lui semble. Quand il en a envie. Elle n’a rien à dire et il y a longtemps qu’elle ne dit plus rien… »

Ce sont plus de 700 pages que j’ai avalé en 4 jours (dont un week-end, oui je travaille sinon…), et comme pour « Meurtres pour rédemption » avec Marianne on ne ressort pas indemne d’une telle lecture. C’est incroyable cette façon que l’auteure a de nous mettre dans des états pareils avec un récit d’une telle intensité. Un thriller d’une grande valeur autant dans l’empathie pour les personnages, les mots qui ne nous lâchent pas, cette envie irrésistible d’aller au bout de l’histoire sachant que l’on en aura le cœur déchiré. L’injustice, la différence, l’amour fraternel, l’incarcération, sont les sujets premiers de ce titre entre autres.

« Parfois, tu aimerais disparaître. Partir, loin d’ici. À Glen Affric… »

–; Des fois, tu sais… Des fois j’ai envie de mourir, murmure soudain Léonard.
–; À cause de ce qui arrive à Mona ?
–; Oui, à cause de ça. Et aussi parce que je suis un débile et que tout le monde se moque de moi…
–; Tu n’es pas débile et de toute façon tu ne peux pas mourir.
–; Et pourquoi ?
–; Parce que tu n’as pas vu Glen Affric. On ne peut pas mourir sans avoir vu Glen Affric…


Je suis un idiot, un imbécile, un crétin. Je n’ai pas de cervelle.
Léonard se répète ce refrain chaque jour et chaque nuit, une suite de mots cruels qu’il entend dans la cour, dans la rue. Son quotidien.
Léo le triso. Léonard le bâtard.
Léonard n’est pas comme les autres et il a compris que le monde n’aime pas ceux qui sont différents.
Alors il rêve parfois de disparaître.
Être ailleurs. Loin d’ici.
À Glen Affric.
Mais les rêves de certains sont voués à finir en cauchemars…

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