Lecture d’octobre 2020 ➡
Robert Laffont – 272 pages – Broché –
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Mais quelle belle histoire… je me suis laissée happer par ce récit extraordinaire, deux histoires, un hommage sublime aux femmes et aux personnels soignants.
La relation de Gabrielle, infirmière en néonat intensive, avec sa mère, est fusionnelle mais a contrario elle ne connait rien de son enfance! L’univers de Gabrielle est son lieu de travail où elle se donne entièrement au détriment de relations sociales extérieures et à sa santé psychologique qui devient fragile. La barrière entre soignant et patient s’est brisée. En ces lieux le merveilleux comme l’incompréhensible peut arriver.
« Depuis le seuil de la salle 79, ma salle, j’aperçois les autres infirmières, affairées sur une couveuse, à s’occuper d’un entrant. La journée a été longue. Une nouvelle loi des séries, comme on les appelle ici, dans le plus grand service de néonatologie intensive de la ville. Dès que deux cas similaires sont admis, nous les craignons. Aujourd’hui, c’est l’une des pires séries, celle des vingt-cinq semaines. »
Sa mère, auteure, lui soumet régulièrement ses romans, le dernier récit qu’elle lui propose va bouleverser son existence et lui ouvrir les yeux, mais là je ne dis rien de plus!
« Vraignes-en-Vermendois, novembre 1920. chaque jour, Mlle Papillon longe la rue principale pour se rendre au dispensaire. Le quartier est animé à cette heure matinale. Les habitants se préparent à sortie ou se rendent à leur travail. Thérèse redoute ce court trajet qui devrait être anodin. Elle ne peut ignorer les toux grasses qui lui parviennent, ces toux d’adultes mais aussi d’enfants. La nuit, elle les entend aussi, mais de loin, à travers les murs de sa maison. »
La base de l’historique sur Mademoiselle Papillon est réelle, l’auteure romance autour de cette femme qui dans les années 1920, après-guerre, a mené un projet extraordinaire au profit de milliers d’enfants. Elle nous cite ce qu’il faut réellement savoir de Mademoiselle Papillon en fin de récit.
J’ai lu ce livre dans l’après-midi, je n’ai pu m’en défaire qu’arrivée à la fin. C’est tendre et dur à la fois. C’est un hommage grandiose et généreux auprès de femmes, de soignants. L’humain avant tout. Elle nous rappelle aussi que notre patrimoine génétique n’est que répétition et se transmet de génération en génération psychologiquement parlant. Chacun porte un fardeau, mais chacun peut choisir de s’en défaire et d’avancer, de voir plus loin…
« En grandissant, nous faisons un tri dans ces héritages. Nous en conservons une partie, parfois à nos dépens. Je crois que vous portez une partie de l’impuissance de votre mère et qu’ici, à l’hôpital, vous pouvez le revivre à l’infini. »
Une dernière citation qui veut dire beaucoup :
« Faire avec qui je suis. »
Ce roman est un gros coup de cœur pour ses valeurs, son humanité et cet hommage. Et je remercie Emilie par sa chronique ➡➡ Au fil de l’Histoire, qui m’a grandement donné envie de le lire.

✅ Présentation
Gabrielle, 30 ans, infirmière, s’occupe de grands prématurés dans un service de néonatologie intensive. L’univers de la jeune femme s’est réduit aux quelques mètres carrés de sa salle, la salle 79, où elle glisse lentement dans l’indifférence, lorsqu’elle découvre l’histoire de Mademoiselle Papillon.
En 1920, dans une France ravagée par la Première Guerre mondiale, cette infirmière de la Croix-Rouge est envoyée au dispensaire de Vraignes-en-Vermandois. Alors qu’elle tente de mener à bien sa mission, la vision des enfants qui succombent dans la rue l’obsède. Une ambition se forme et prend bientôt toute la place : elle doit bâtir une maison pour les protéger.
Lorsqu’elle franchit le seuil de la sublime abbaye de Valloires, Mademoiselle Papillon est convaincue d’approcher son rêve.
Ce roman mêle le destin de deux infirmières et met en lumière une femme exceptionnelle : Thérèse Papillon, qui a sauvé des milliers d’enfants et a été reconnue Juste parmi les Nations. Après avoir mené une véritable enquête – en néonatologie mais aussi auprès de ceux qui ont connu Thérèse Papillon –, Alia Cardyn livre un hommage sensible et lumineux aux femmes qui ont l’audace d’incarner le changement.
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