Auto-édition – 150 pages – Kindle –
🧡💛💚💙💜
Dix nouvelles où l’auteur a posé un peu de lui, un peu de son entourage, de connaissances. Il y a aussi de la magie, toutes sont de très belles histoires. Chacun comprendra ces textes à sa façon, j’en suis persuadée, trop courts mais c’est le principe de ce style et ils se suffisent. Merci Brian pour ta confiance renouvelée, c’est à chaque fois un réel plaisir.
Avec « Nos solitudes heureuses » première nouvelle de ce recueil, c’est une ode à l’amour avec une certaine résilience que nous propose l’auteur. Accepter la solitude, la désirer, l’anticiper et savoir prendre les petits moments de bonheur qui se présentent. Celui-ci est éphémère, ce sont des petits instants de plénitude qu’il faut savoir attraper, seul, pour en être pleinement satisfait.
Puis vient « Résurgence » où l’on rencontre Walden assis au bord de l’eau avec son chat Lego, qui nous parlent de sa rencontre avec Francis, de quelques mots échangés, de ce que le comportement et la posture d’une personne peut en dire, de ce qu’il peut ressurgir de nos jeux d’enfants, de ce que l’on s’octroie de faire peu importe l’âge…
« Francis, c’était un solitaire qui chérissait sa condition. Il voulait simplement ne plus être ordinaire ».
Vient « Elle marche toujours seule » et c’est là que je me suis aperçue que ces nouvelles avaient à mes oreilles une certaine musicalité, certains comprendront… sans ami, sans personne, mais elle irradie. De ce que les autres voient en noir elle le voit en couleur. On voudrait l’attraper, la serrer dans nos bras, indomptable, seule et heureuse.
« On dirait que ses mains sont des gants en satin, ses yeux deux rivières intarissables. Sur ses lèvres, c’est étrange, il semblerait qu’un point d’interrogation malicieux ait décidé de dessiner son destin. Quand la vie la berce de ses émerveillements je sais que ma journée sera belle…«
En suivant « Madame J’ai-Envie » ou lorsque l’on pense aimer devient un pansement vital, ne plus vivre que par elle, devenir complètement dépendant, addict, à ne plus vivre autrement et finalement prendre la décision de dire « Je te quitte ».
« Je te quitte, ce sont des mots trop durs à entendre. Mais hier, ils m’ont délivré… »
Ensuite « Jonas le fataliste » – hier encore c’était l’été » (vous l’entendez la musique…) et le retour, pour ceux qui ont déjà lu l’auteur, le bus, la voix : « Chères auditrices, chers auditeurs, Brest, nous sommes arrivés! Bienvenue sur LVN 111.8, la radio qui dit tout haut ce que plus personne ne veut penser« … je n’en dis pas plus, trop heureuse de retrouver cette équipe ici.
Et « Calendrier des enchantés » m’a beaucoup émue, touchée par cet enfant et l’inconnu sur le quai de la gare, avec dans les yeux des étoiles… Que reste-il de notre enfance!
Avec « Entracte« , sur scène Klaus Trauberg dit Horace de son pseudonyme « un être un peu étrange« . Un original. » Une salle pleine, venu pour ses pitreries, mais toujours le fauteuil 23 libre à sa demande. Entre rires et pleurs il y a Horace et klaus.
« Il y a partout des maisons vides » juste un extrait, une nouvelle qui m’a surprise :
« Ils partent. Façon pudique de taire l’innommable. Tout est toujours imagé. La métaphore dépose un voile sur ce qu’on refuse de voir, et nous nous mentons tandis qu’elle crie de vérité.«
Dans « Les plus mal chaussés » c’est avec Sir Ian Cobbledales que nous allons découvrir l’art noble de la « coeurdonnerie« , un texte magique et ce sera mon beau coup de cœur 💜 pour ce recueil. À grand cœur malade chacun peut trouver son « coeurdonnier« …
Dernière nouvelle « Fléau, Couteau-Suisse et Propofol« , dialogue entre dits et non-dits, texte surprenant et très malicieux, un dernier petit extrait :
« « Il faut parfois souffrir avant d’espérer atteindre le bonheur. » ça, c’est du blabla. Du foutu boniment de poète torturé ou de chanteur à succès, la cible toute trouvée pour les coachs en développement personnel… … On comprend seulement une chose, c’est qu’il n’y a que le temps ou le trépas qui peuvent aider à passer l’éponge.«
Voilà pour ces nouvelles toutes agréables, pleines d’émotions, de sensibilité, de tendresse, d’amitié, d’amour, d’intrigues pour certaines, de chutes d’exception pour d’autres et de poésie. Je serais heureuse de te retrouver, peut-être plus tard, dans un conte fantastique… 😉

face à l’enfant qui attend le Père Noël et à celui qui ne l’attend plus,
face à celle qui marche sans se retourner, à celle que l’on quitte avec joie,
à un public qui rit du costume et se moque de qui le porte,
aux rencontres à venir…
Dix nouvelles et un point commun : elles sont toutes des solitudes heureuses.