⁕ Littérature

"Opus 77" de Alexis RAGOUGNEAU

Mon retour – Extraits – Présentation –
Lecture de septembre 2019

Très agréablement surprise par ce service presse envoyé par #Babelio. Je connaissais l’écriture de l’auteur avec « Évangile pour un gueux » que j’ai lu en 2016. C’est ici dans un tout autre registre qu’il excelle. De la littérature blanche au son de musique classique. J’ai eu un peu peur car je n’adhère pas à cette musique et je suis complètement inculte dans ce domaine. Mes frayeurs se sont bien vite dissipées car c’est ici d’une famille de musicien que l’histoire est écrite. Et c’est Ariane, prodigieuse pianiste, fille de la famille Claessens, qui nous raconte leur vie d’artistes et de famille. Le récit démarre à la mort du père et Ariane fait défiler ses souvenirs.
  • « Vous voyez  soit dit en passant, que l’on m’attend sans cesse au tournant; même lorsque j’ouvre le couvercle d’un clavier à l’enterrement de mon père, il faut que les critiques présents dans la salle sortent leur stylo et leur calepin. »
Un passé douloureux ou aucune indulgence ne leur est accordée. Un frère reclus qui pour s’affirmer devra se confronter au père, une mère effacée qui dérive, un père qui a tout sacrifié pour son métier, Ariane tient les liens qui s’effilochent entre eux. Les émotions sont vives malgré la froideur des personnages. Ce que nous livre Ariane m’a fait frissonner par moment…
L’auteur cite tout au long du livre des références à la musique classique très intéressantes (encore faut-il s’y connaître un peu). Ariane, personnage principale, dialogue avec le lecteur. Son frère à toute son attention, son amour de sœur. J’ai trouvé intéressant aussi la façon de nous expliquer comment apprécier un musicien, peu importe l’instrument.
  • « Si les gens pensent que je suis de glace, c’est parce qu’ils fixent obstinément mon visage, qu’ils trouvent gracieux, harmonieux, et qu’ils oublient de regarder mes mains. Mes mains sont deux braises incandescentes qui s’obstinent à luire quand bien même il ferait froid et noir au-dehors.
On a aussi cette petit impression de lire le roman comme une partition de musique, rapide, lente, un silence, et hop on repart, peu importe l’ordre, c’est assez rythmé. Voilà dans ce roman on découvre effectivement les coulisses du monde de la musique, et ce fut pour moi une très belle expérience.
Présentation :


 » Mon roman est un portrait d’artiste mais également un portrait de femme. À travers le personnage d’Ariane Claessens, j’ai travaillé à ma propre définition de la grâce, un mélange paradoxal de force et de fragilité. Ariane en est l’incarnation. Je l’ai voulue la plus humaine possible, c’est-à-dire pleine de contradictions.  » Alexis Ragougneau

 » Un jour, dans mille ans, un archéologue explorera ton refuge. Il comprendra que l’ouvrage militaire a été´ recyclé en ermitage. Et s’il lui vient l’idée de gratter sous la peinture ou la chaux, il exhumera des fresques colorées intitulées La Vie de David Claessens en sept tableaux. Je les connais par cœur, ils sont gravés à tout jamais dans ma médiocre mémoire, je peux vous les décrire, si vous voulez faire travailler votre imaginaire :
L’enfant prodige choisit sa voie.
Il suscite espoirs et ambitions.
Le fils trébuche, s’éloigne, ressasse.
Dans son exil, l’enfant devient un homme.
Le fils prodigue, tentant de regagner son foyer, s’égare.
Blessé, il dépérit dans sa prison de béton.
Mais à la différence des tapisseries de New York, ton histoire est en cours ; il nous reste quelques tableaux à écrire, toi et moi, et je ne désespère pas de te faire sortir un jour du bunker. La clé de ton enclos, de ta cellule 77, c’est moi qui l’ai, David. Moi, Ariane, ta sœur. « 

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