Préludes éditions – 496 pages – Kindle –
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Après avoir lu en 2018 ➡➡ « Les suppliciées du Rhône », une très belle découverte des prémices de la médecine légale, qui de plus se déroule à Lyon, mais pas que. C’est avec bonheur que j’ai découvert ce second opus proposé par #NetGalley, édité chez les éditions #Préludes. Merci de m’avoir permis de lire ce polar historique. L’auteure sait nous plonger dans une ambiance brumeuse et mystérieuse sur la condition des femmes en cette année 1898 pour ce récit et l’écriture nous embarque le long de ce long fleuve.
Ici j’ai eu le grand plaisir de retrouver Félicien Perrier l’un des étudiants du professeur Alexandre Lacassagne et sa fine équipe, dont Irina, journaliste au Progrès, qui elle va mener une enquête sur l’asile du Vinatier, entre autre.
Décembre 1897 des corps de jeunes femmes sont retrouvés exsangues, l’enquête sera dirigée par ces scientifiques afin de démêler l’énigme autour de ces meurtres. Nous traverserons cette enquête entre Montchat et La Croix-Rousse, dans les entrailles de la ville de Lyon et ses souterrains mystiques. Ceux-ci sont une mine d’or pour tout auteurs qui s’y intéressent. N’oublions pas le bateau-morgue qui a cette époque traînait sur les quais de Lyon depuis bientôt cinquante ans, en amont du pont de la Guillotière, amarré face à l’Hôtel-Dieu.
« Afin qu’elle demeurât discrète, l’accoucheur lui avait fourré un chiffon dans la bouche. Dans ce sous-sol un peu trop vide, le moindre bruit avait tendance à résonner… alors, que dire des hurlements d’une femme en train d’enfanter! En conséquence, à chaque contraction douloureuse elle suffoquait, ne parvenant pas à respirer par le nez. »
L’auteure met en avant la condition des femmes et principalement ici des jeunes filles de quinze, seize ans; les accouchements clandestins, les enlèvements d’enfants, les conditions des malades (ou non! pour rappel ➡➡ « Le bal des folles » de Victoria Mas) sous la coupe de l’asile du Vinatier, (aujourd’hui hôpital toujours existant et nommé : Centre hospitalier Le Vinatier, anciennement asile départemental d’aliénés de Bron jusqu’en 1937, est un hôpital psychiatrique fondé en 1876 et situé dans la ville de Bron, dans la région lyonnaise, en France. Source Wikipédia). Mais aussi la volonté des femmes de ces années-là à se rebeller (toujours d’actualité!) contre un monde d’hommes…
« Il est assez aisé de se faire interner lorsqu’on est une femme, dans notre société. Des idées un peu trop anticonformistes, le désintérêt d’un mari, une attitude extravagante, une existence jugée dissolue par la famille… c’est ce que veut prouver notre amie Irina… »
Celles-ci seront aussi, par quelques groupuscules, traitées de sorcières! Et du fait, ou enfermées, et/ou subissant des tortures dignes de la peur qu’elles entraînent dans l’esprit « d’hommes bien-pensant« .
« Dans leur délire un peu trop fertile, une femme qui sait, qui ose, ne peut que se dépraver. Pour rester une oie blanche, un être soumis sans désir que celui de faire le bien, celle-ci doit demeurer dans l’ignorance, sinon son cerveau entre en démence et la conduit au pire »
Dans ce récit nous retrouvons quelque faits réels, ainsi que des personnages connus mélangés à cette intrigue passionnante de par les événements détaillés et l’environnement bien précis des lieux. On y retrouve les débuts de la construction de la Ficelle (funiculaire) de la Croix-Paquet, les secrets de certains édifices, et cette fameuse « arête de poisson » qui reste à elle seule une belle curiosité (Voir et lire ➡➡ « Une arête dans la gorge » de Christophe Royer). Mais aussi la médecine « légale » – ou non – de ces années. Effroyable! Et bien sûr un petit moment de dégustation avec cette gastronomie chère à la ville.
« Le bon repas qui avait suivi, composé de plats de la belle gastronomie lyonnaise – cervelas brioché à la truffe, vol-au-vent de quenelles et son gâteau de foie, poulet Célestine, cervelle de canut et en dessert des œufs à la neige, le tout arrosé d’un beaujolais qui avait de la cuisse. »
Je vous invite à aller faire un petit tour dans un de ces bouchons lyonnais qui nous délectent les papilles et à lire également ces deux excellents romans qui m’ont conquise. L’auteure nous invite à aller faire un tour sur le groupe « Lyon historique et actuel » , moi-même suis déjà abonnée à la page « Lyon autrefois »; ce sont des passionnés et l’on apprend beaucoup de choses très intéressantes. J’attendais avec impatience ce deuxième opus, c’est un beau « coup de cœur », et je suis très heureuse de l’avoir lu. 💜💜💜💜💜

⬇⬇⬇ Morgue flottante de Lyon face à l’Hôtel-Dieu où les cadavres inconnus y étaient exposés pour reconnaissance… sur le site ➡➡ « embaumement.com »



✅ Présentation
Lyon, 1898. Six mois se sont écoulés depuis que le professeur Alexandre Lacassagne a demandé à Félicien Perrier, l’un de ses étudiants, de créer une équipe de scientifiques dédiée à la résolution des affaires criminelles. Et celle-ci est bientôt dépêchée sur les lieux d’une macabre découverte : à qui appartiennent ces corps de femmes décomposés trouvés dans les entrailles de la Croix-Rousse ? Pourquoi ont-ils été déposés là, comme sur un autel sacrificiel ? Est-ce l’œuvre d’un fou ou d’une secte ? Le vieux bateau-morgue reprend du service. Au meilleur de sa forme depuis que son ami Freud se livre sur lui à des séances d’hypnose, Félicien va réunir, une à une, les pièces de cet étrange puzzle.
Pendant ce temps, Irina Bergovski, journaliste au Progrès, mène l’enquête à l’asile d’aliénés du Vinatier où elle a été enfermée.