Mon retour – Présentation et extrait –
Lecture de octobre 2018
Thriller où psychologie, horreur et fantastique font un très bon mélange savoureux à souhait. J’ai suivie Lucie, « jeune étudiante parisienne, disciple du professeur Lacan », au sein de l’asile de l’Orme. Je tiens à signaler que ce livre n’est pas pour les âmes sensibles. Certaines scènes sont, heu, comment dire, assez dures… non c’est trop léger, enfin très sanglantes… encore trop léger, enfin imaginez ce qu’il peut se passer lorsque l’on fait des recherches précises sur une pathologie neuro psychiatrique, non, vous ne voyez pas ! Alors ne regardez pas, jamais dans les yeux, l’ombre à côté de vous pourtant vous y incitera.
– « La table d’opération semblait attendre son hôte comme un bourreau silencieux et vorace, au centre de la pièce. Son cuir sombre et tanné, flanqué de griffures et de déchirures, témoignait d’un long passé de contention et de souffrance. Une multitude de sangles pendaient de part et d’autre – autant de langues gourmandes et affamées, prêtes à retenir prisonniers les malheureux qui s’y aventuraient. »
Et qui croire dans ces dialogues entre « patients » ou ceux entre les infirmiers, gardiens, le chirurgien et le directeur de cet établissement. Je m’y suis perdue aussi à longer ces couloirs dans l’ombre. Mais, que j’ai adoré le style, les évènements qui s’enchaînent, les courses poursuites, tout est bien dosé. Une pointe de terreur par ici, une réflexion psychologique par là, du fantastique en petite quantité, et une fin digne d’un film d’horreur. Digne d’un coup de cœur.
Présentation :
Tout en haut du Plateau, le vent pouvait rendre fou.
On avait choisi d’y construire un asile. L’Orme : une grande bâtisse lugubre, battue par les vents et la neige. Même les bombardements de 44 n’avaient pu en venir à bout. À croire qu’il échappait à toute influence humaine.
Et des morts étranges, violentes, il y en avait toujours eu et il y en aurait encore, là-haut. D’ordinaire, personne ne venait s’en mêler. Ni la gendarmerie du Village, ni les réducteurs de tête de Paris.
Si on avait écouté les fous enfermés derrière les murs de l’Orme, on y aurait peut-être vu l’oeuvre d’un monstre. Mais les fous, ça ne s’écoute pas, ça se traite. Ce que le psycho-chirurgien à la tête des affaires médicales de l’établissement sait faire d’une main de fer. À l’abri des regards. À condition de parvenir à se débarrasser définitivement de cette trop curieuse disciple de Lacan venue fouiner dans les dossiers de ses malades.