Mon ressenti – Présentation et extraits – L’auteure –
Lecture de octobre 2018
Ce roman est une œuvre majestueuse aussi bien au niveau de l’écriture, de l’histoire et de l’intrigue. On navigue entre deux époques mais avec parcimonie, et je peux dire que malgré les 600 et quelques pages je ne me suis pas ennuyée une seule seconde.
–« Ils s’accrochaient à la Cane du passé, à une époque où les voyageurs étaient prêts à faire un détour pour s’y arrêter, quand le parc d’attractions de Candyland attirait en vacances d’été les jolies petites familles avec un faible pour le sucré. Une époque où l’on pouvait parcourir les routes de montagne verdoyantes, vitres baissées, et humer le parfum de caramel au rhum qui imprégnait l’air, montant d’une des nombreuses fabriques de confiseries qui avaient fait de Cane un lieu prospère dans une autre vie. »
Je me suis laissée emporter dans le Conté de Cane. Tout paraît sucré, délicieux, cotonneux mais lorsque la neige disparaît les cendres des mines noircissent ces villages de Pennsylvanie. Je suis partie à la rencontre d’une communauté Amish, de ses habitants, vivant reclus. J’ai suivi le parcours de Sadie qui va découvrir les « anglais »… et à qui le pire va arriver.
–« Elle se coula entièrement sous l’eau tiède, ouvrant les yeux pour regarder les étoiles, semblables à des gouttes de miel sur la surface de l’eau à travers la vapeur. Vengeance, pensa-t-elle en serrant les poings, une soif de sang antédiluvienne. »
On y découvre une Amérique pauvre engluée dans la drogue et l’alcool. Les meurtres vont se succéder sans pour autant découvrir ce qu’il s’est réellement passé. L’auteure nous tient en haleine jusqu’au bout.
– » Leurs dissensions au sujet de la drogue avaient créé une amertume éternelle et des lignes de failles qui subsistaient encore entre les villes, allant de pair avec les fractures d’une économie qui avait rendu l’âme sous leurs yeux. Ces frontières grossièrement tracées et ces vieilles rancœurs étaient inscrites dans leur chair, incrustées dans la terre durcie du comté de Cane. »
Et pourtant l’amour essaie de s’incruster entre deux âmes torturées. Se reconstruire avec les fantômes du passé. Un défit encombré de malheur. Émilie, merci infiniment pour m’avoir fait découvrir ce roman. Il est terrible. Un thriller « coup de cœur » qui me restera en mémoire. Je vais suivre cette auteure et aller acheter directement sont premier livre « Les infâmes ». Et pour ceux qui connaissent Marianne dans « Meurtre pour rédemptions » suivez Sadie ici.
Présentation :
Candyland. Sadie Gingerich, une ancienne amish, est seule dans sa confiserie d’une ville minière de Pennsylvanie. Sa vie est bouleversée lorsque son fils est assassiné par sa petite amie, Allison. Cruauté du destin, Sadie rencontre Danny, le père d’Allison, en proie à ses propres démons. Leurs lourds passés et le choc du meurtre s’entremêlent pendant l’enquête de police, révélant une vérité indicible. Entre les doux pâturages de la communauté amish, les montagnes isolées du Nord et les villes minières abandonnées de la Rust Belt, la vie et l’amour sont broyés, laminés par la drogue et la pauvreté de l’Amérique rurale. Un lieu où les rêves ne se réalisent jamais et où les fins heureuses n’existent pas.
L’auteure :
Jax Miller est née à New York et vit désormais en Irlande. Son premier roman, Les infâmes, a obtenu le prix Transfuge du meilleur polar étranger en 2015 et le Grand Prix des lectrices de Elle policier en 2016.