Lecture de mars 2020 ➡
Je tiens à remercier chaleureusement Virginie 💖 qui m’a offert ce roman, il me faisait de l’œil depuis sa sortie.
L’auteur nous livre un témoignage bouleversant d’une réalité incontestable. J’ai relevé beaucoup d’extraits qui m’ont touchée, criant de vérité. Je vous en pose quelques-uns car mon retour sera court, il faut le lire (le livre)…
Au début :
« Les contes pour enfants sont sources de sagesse. Sinon pour quelle raison traverseraient-ils les époques? Cendrillon s’efforcera de quitter le bal avant minuit; le Petit Chaperon rouge se méfiera du loup et de sa voix enjôleuse; la Belle au bois dormant se gardera d’approcher son doigt de ce fuseau à l’attrait irrésistible; Blanche-Neige se tiendra éloignée des chasseurs et sous aucun prétexte ne mordra la pomme, si rouge, si appétissante, que le destin lui tend… Autant d’avertissements que toute jeune personne ferait bien de suivre à la lettre. »
Cette autobiographie est d’actualité et le sera encore longtemps malheureusement, ici en France et ailleurs. Beaucoup de jeunes filles entre 11 et 16 ans ont eu des amours fantasmes envers un professeur, un animateur, un oncle, un voisin… Il est alors facile de rentrer dans ce jeu impudique où logiquement l’homme devrait prendre ses responsabilités et faire comprendre à l’enfant que l’interdit est de rigueur.
« Le manque, le manque d’amour comme une soif qui boit tout, une soif de junkie qui ne regarde pas à la qualité du produit qu’on lui fournit et s’injecte sa dose létale avec la certitude de se faire du bien. Avec soulagement, reconnaissance et béatitude. »
Par ailleurs, le vide laissé par un parents partis entraîne de lourdes conséquences sur la vie des enfants, (et je sais de quoi je parle), le manque d’amour filial, parental, peut entraîner des dérives que l’entourage devrait voir et prendre en compte, mais, ce n’est pas toujours le cas, loin de là.
« Un père aux abonnés absents qui a laissé dans mon existence un vide insondable. Un goût prononcé pour la lecture. Une certaine précocité sexuelle. Et, surtout, un immense besoin d’être regardée. Toutes les conditions sont maintenant réunies »
Ce témoignage nous décrit le manque d’amour, la reconnaissance en tant que personne, mais pas que, les dérives, ailleurs, sont injustifiables, aussi bien pour les petites filles que pour les jeunes garçons…
« Pourquoi une adolescente de quatorze ans ne pourrait-elle aimer un monsieur de trente-six ans son aîné? Cent fois, j’avais retourné cette question dans mon esprit. Sans voir qu’elle était mal posée, dès le départ. Ce n’est pas mon attirance à moi qu’il fallait interroger, mais la sienne. »
Voilà, je finis mon retour avec ce dernier extrait, je crois que je n’ai jamais mis autant de post-it dans un livre qui plus est ne fait que quelques 200 pages. Je souhaite simplement que l’on prenne conscience de ses dérives, que l’on prenne soin de nos enfants, d’être attentif à leurs humeurs, leurs joies, leurs peines. Je suis bien consciente que cela ne résoudra pas tous ces problèmes mais il faut essayer… et surtout de ne pas avoir « honte » et les aider à se reconstruire. Veuillez m’excuser si j’ai un peu dévié sur ce retour de lecture!

❇ Présentation
Plus de trente ans après les faits, Vanessa Springora livre ce texte fulgurant, d’une sidérante lucidité, écrit dans une langue remarquable. Elle y dépeint un processus de manipulation psychique implacable et l’ambiguïté effrayante dans laquelle est placée la victime consentante, amoureuse. Mais au-delà de son histoire individuelle, elle questionne aussi les dérives d’une époque, et la complaisance d’un milieu aveuglé par le talent et la célébrité.
Tres beau retour Annick. Je confirme ce livre bouleverse.
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Oui car la réalité est bien présente
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Malheureusement oui…
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