Mon ressenti – Extraits – Présentation – L’auteure –
Lecture de septembre 2019
Voilà un roman qui m’a troublée de par son histoire. On démarre sur une vue d’anticipation, d’apocalypse, l’extinction des hommes est au bout de ce chemin, et, on se retrouve dans le surnaturel, le rêve peut-être, cette osmose qui va lier Roxane et Stella par un être d’ombre. C’est très léger ce changement, tout se fait en douceur, ce n’est pas brutal et c’est très original finalement. Un roman noir qui démarre sur les starting-blocks et qui finit son chemin un peu plus tranquillement. Des horreurs il y en a, des crimes, de la cruauté, mais aussi de l’amitié, de la fidélité et de l’amour. Tout ce mélange fait de ce livre qu’il est atypique, hors genre unique. L’écriture est très agréable et il se lit très facilement, sans se perdre, avec quelques rebondissements et des détails d’une société en devenir assez noire.
- « D’autres errants hantent les bois autour du village. On ne les voit jamais mais on les devine, on sent leur présence furtive derrière les futaies; on sait leur envie d’un toit au-dessus de leur tête, d’un morceau de poulet, d’une main tendue… »
Un extrait qui vous montre l’aspect décalé entre le début et la fin de ce paragraphe :
- « Le K-Way, qui était un vêtement de pluie autrefois, aussi peu pratique que seyant. Le grand point commun entre la capuche de ce K-Way et le niqab résidait dans le fait que, quand vous tourniez la tête, le tissu tout autour de votre visage ne suivait pas votre mouvement, vos yeux se retrouvaient donc décalés de l’ouverture dévolue, et vous étiez aveugle, le temps de retrouver une position bien axiale. Traverser la rue par exemple devenait un exercice des plus périlleux. Enfin, par les temps qui couraient, dans certains quartiers de Bruxelles, il valait mieux prendre le risque de se faire écraser que celui de se faire lapider.
Je remercie Katia pour cette découverte hors norme qui m’a enchantée, et je le recommande chaudement.
Présentation :
Dans un monde à la dérive, une femme en fuite, une fillette murée dans le silence, et une ancienne demeure habitée d’un secret.
Bruxelles, dans un avenir proche. Ebola III a plongé l’Europe dans le chaos : hôpitaux débordés, électricité rationnée, fanatismes exacerbés. Roxanne survit grâce au trafic de médicaments et pense à suivre le mouvement général : s’ôter joyeusement la vie. Mais son ex-mari succombe au virus, lui laissant Stella, une fillette étrange dont elle ne s’est jamais occupée. Quand une bande de pillards assassine sa voisine, Roxanne part pour un hameau oublié, où l’attend une ancienne maison de famille. La mère et la fille pourront-elles s’adapter à ce mode de vie ancestral et à cette existence de recluses ?
Entre dystopie et conte fantastique, De profundis est un roman hors normes. Une plongée en enfer, doublée d’une fabuleuse histoire d’amour.
L’auteure :
Emmanuelle Pirotte est scénariste. Pour son premier roman, Today we live, déjà traduit en huit langues, paru en 2015 au cherche midi, elle a été finaliste du prix Meilleur premier roman et est lauréate du prix Edmée de La Rochefoucauld 2016. De profundis est son second roman.